- Flora;)
Isabelle Autissier, l'écrivaine
Ven 11 Sep 2015 - 9:16
L'un de vous aurait-il lu "Soudain seuls", le dernier roman d'Autissier, qui est pré-sélectionné pour le Goncourt ?
J'avais bien aimé son premier roman, dont j'ai oublié le titre, une histoire d'amour entre une européenne et un indien de Patagonie.
J'avais bien aimé son premier roman, dont j'ai oublié le titre, une histoire d'amour entre une européenne et un indien de Patagonie.
- RomualdAdmin
Re: Isabelle Autissier, l'écrivaine
Sam 12 Sep 2015 - 19:59
D'après ce que j'ai lu sur ce bouquin, je dirais que c'est une histoire dévorante. Dégoutée à force de manger des bébés manchots l'héroïne affamée va t-elle finir par bouffer son compagnon ?
Non mais ça à l'air d'être une histoire atroce.
J'attends que tu le lises et ton avis avant de l'acheter.
Un article de Gilles Martin-Chauffier de Paris Match :
"
Dans son nouveau roman, Isabelle Autissier met en scène un couple qui s’échoue sur une île déserte proche de l’Antarctique. Seul l’un d’entre eux reviendra de l’enfer.
Les marins français aiment bien jeter l’ancre et faire couler l’encre. Gerbault, Moitessier, Kersauson, Loïck Peyron,Titouan Lamazou tiennent la plume aussi bien que la barre. Quand on a franchi deux ou trois fois le cap Horn, on ne hisse pas la voile des grands mots et des sensibleries si on veut raconter une histoire. On se laisse porter par elle. Et avec eux, ça décoiffe ! Dans le nouveau roman d’Isabelle Autissier, par exemple, oubliez la traversée amoureuse de Tristan et Yseult. Même l’Odyssée d’Ulysse et la solitude de Robinson Crusoé sont des bluettes comparées aux horreurs qui tombent sur ses deux héros. Je vous préviens : dans ces pages on se transforme vite en voyeurs car on ne saute pas une ligne de cette descente aux enfers.
A bord du « Jason », leur voilier, Louise et Ludovic font escale sur une île de l’Atlantique Sud, en pleins Cinquantièmes hurlants. Ça tombe bien, il fait beau. Mais pas longtemps. Quand ils reviennent là où ils avaient mouillé, le bateau a été gommé par la mer comme une rature sur le panorama. Ludovic, M. Beau Gosse qui travaille dans l’événementiel et prend la vie du bon côté, va pouvoir mettre à l’épreuve sa formidable aptitude au bonheur. Elle, Mme Quelconque, va enfin mener la vie de trappeur dont elle rêvait, enfant. Pas facile quand on a fini inspectrice du fisc et quand, le matin, au lieu de passer chez Franprix, il faut massacrer à coups de barre de fer d’exquis petits manchots à la démarche de Charlot antarctiques. Enfin, exquis...Une fois dépiauté, il vous reste deux attaches d’ailes de poulet au goût de poiscaille. Immangeable. On le mange quand même. Les otaries sont encore plus infectes. Quelque part sur l’île, Louise et Ludovic le savent, il y a une station météo avec, sans doute, des stocks de nourriture et des moyens de communication. Mais où ? Affamé, gelé, crasseux, le couple rapetisse, tousse, est pris de vertiges, n’avale rien mais se vide... Je vous passe les détails, on n’est pas chez Françoise Hardy. Dans un silence affolant, l’océan l’a avalé.
Attention, Autissier n’est pas qu’une aventurière. Il y a un moment qu’elle tire aussi des bords entre les récifs de Paris et ceux des médias. Louise va s’en sortir et retrouver la civilisation. Un second roman apparaît alors. Car, évidemment, un journaliste s’empare de son aventure. Impossible de résister à cette histoire qui poussera le lecteur à grandir, à aller de l’avant, à se dépasser. Son récit prouvera qu’on peut toujours se battre. D’autant que l’oubli, lui aussi, est un don de la vie : dans son livre, Louise pourra tout dire comme tout estomper. Donc elle accepte et finit même par trouver une dimension morale à son exhibitionnisme. A force de le raconter, sa galère devient une vraie légende. Seulement voilà : sorti du tas de chiffons puants où il a agonisé sans elle, l’œil de Ludovic la poursuit, si las, si déçu, si abandonné. Et la honte prend un autre visage à Paris, mais bien réel lui aussi. La démonstration est faite, une fois de plus, par Autissier : la bonne littérature n’est pas faite de bons sentiments. "
Non mais ça à l'air d'être une histoire atroce.
J'attends que tu le lises et ton avis avant de l'acheter.
Un article de Gilles Martin-Chauffier de Paris Match :
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Dans son nouveau roman, Isabelle Autissier met en scène un couple qui s’échoue sur une île déserte proche de l’Antarctique. Seul l’un d’entre eux reviendra de l’enfer.
Les marins français aiment bien jeter l’ancre et faire couler l’encre. Gerbault, Moitessier, Kersauson, Loïck Peyron,Titouan Lamazou tiennent la plume aussi bien que la barre. Quand on a franchi deux ou trois fois le cap Horn, on ne hisse pas la voile des grands mots et des sensibleries si on veut raconter une histoire. On se laisse porter par elle. Et avec eux, ça décoiffe ! Dans le nouveau roman d’Isabelle Autissier, par exemple, oubliez la traversée amoureuse de Tristan et Yseult. Même l’Odyssée d’Ulysse et la solitude de Robinson Crusoé sont des bluettes comparées aux horreurs qui tombent sur ses deux héros. Je vous préviens : dans ces pages on se transforme vite en voyeurs car on ne saute pas une ligne de cette descente aux enfers.
A bord du « Jason », leur voilier, Louise et Ludovic font escale sur une île de l’Atlantique Sud, en pleins Cinquantièmes hurlants. Ça tombe bien, il fait beau. Mais pas longtemps. Quand ils reviennent là où ils avaient mouillé, le bateau a été gommé par la mer comme une rature sur le panorama. Ludovic, M. Beau Gosse qui travaille dans l’événementiel et prend la vie du bon côté, va pouvoir mettre à l’épreuve sa formidable aptitude au bonheur. Elle, Mme Quelconque, va enfin mener la vie de trappeur dont elle rêvait, enfant. Pas facile quand on a fini inspectrice du fisc et quand, le matin, au lieu de passer chez Franprix, il faut massacrer à coups de barre de fer d’exquis petits manchots à la démarche de Charlot antarctiques. Enfin, exquis...Une fois dépiauté, il vous reste deux attaches d’ailes de poulet au goût de poiscaille. Immangeable. On le mange quand même. Les otaries sont encore plus infectes. Quelque part sur l’île, Louise et Ludovic le savent, il y a une station météo avec, sans doute, des stocks de nourriture et des moyens de communication. Mais où ? Affamé, gelé, crasseux, le couple rapetisse, tousse, est pris de vertiges, n’avale rien mais se vide... Je vous passe les détails, on n’est pas chez Françoise Hardy. Dans un silence affolant, l’océan l’a avalé.
Attention, Autissier n’est pas qu’une aventurière. Il y a un moment qu’elle tire aussi des bords entre les récifs de Paris et ceux des médias. Louise va s’en sortir et retrouver la civilisation. Un second roman apparaît alors. Car, évidemment, un journaliste s’empare de son aventure. Impossible de résister à cette histoire qui poussera le lecteur à grandir, à aller de l’avant, à se dépasser. Son récit prouvera qu’on peut toujours se battre. D’autant que l’oubli, lui aussi, est un don de la vie : dans son livre, Louise pourra tout dire comme tout estomper. Donc elle accepte et finit même par trouver une dimension morale à son exhibitionnisme. A force de le raconter, sa galère devient une vraie légende. Seulement voilà : sorti du tas de chiffons puants où il a agonisé sans elle, l’œil de Ludovic la poursuit, si las, si déçu, si abandonné. Et la honte prend un autre visage à Paris, mais bien réel lui aussi. La démonstration est faite, une fois de plus, par Autissier : la bonne littérature n’est pas faite de bons sentiments. "
- GG
Re: Isabelle Autissier, l'écrivaine
Sam 12 Sep 2015 - 22:12
Bel article pour Match
Comme je les aime, c'est un résumé, pas vraiment une critique littéraire, chacun se fera son opinion.
La fin c'est un remake de Caïn et Abel ?
Comme je les aime, c'est un résumé, pas vraiment une critique littéraire, chacun se fera son opinion.
La fin c'est un remake de Caïn et Abel ?
- RomualdAdmin
Re: Isabelle Autissier, l'écrivaine
Sam 12 Sep 2015 - 23:01
C'est vrai que le rédac'chef il a tellement aimé qu'il raconte presque tout. Sauf comment elle tue son mec.
Apparemment elle l'abandonne. Elle doit pas le bouffer alors. Ou bien elle le goute vivant puis s'en va.
Apparemment elle l'abandonne. Elle doit pas le bouffer alors. Ou bien elle le goute vivant puis s'en va.
- GG
Re: Isabelle Autissier, l'écrivaine
Sam 12 Sep 2015 - 23:21
Romuald a écrit:Ou bien elle le goute vivant puis s'en va.
NOOOOOON ! ! ! Romuald, tu veux parler de ce fameux petit goût de noisettes ?
Pas de ça sur ce Forum, c'est fréquenté par des gens bien, non mais
- Flora;)
Re: Isabelle Autissier, l'écrivaine
Dim 11 Oct 2015 - 7:29
Autissier éliminée à la première sélection du Goncourt.
Je l'ai toujours pas acheté.
Le résumé ne m'a pas donné envie, en fait, pour le moment ! Je vais suggérer l'achat à ma bibliothèque du village.
Je l'ai toujours pas acheté.
Le résumé ne m'a pas donné envie, en fait, pour le moment ! Je vais suggérer l'achat à ma bibliothèque du village.
- iff
Re: Isabelle Autissier, l'écrivaine
Dim 11 Oct 2015 - 9:05
Laisser mon voilier au mouillage et aller me balader, je n'ai jamais été capable de l'oser dans les 40 N,
alors dans les 40 S et plus...
A part ce qui me semble une incohérence le bouquin m'a plu !
Et le Goncourt on s'en fout...
alors dans les 40 S et plus...
A part ce qui me semble une incohérence le bouquin m'a plu !
Et le Goncourt on s'en fout...
- Flora;)
Re: Isabelle Autissier, l'écrivaine
Dim 11 Oct 2015 - 11:23
iff a écrit:Laisser mon voilier au mouillage et aller me balader, je n'ai jamais été capable de l'oser dans les 40 N,
alors dans les 40 S et plus...
A part ce qui me semble une incohérence le bouquin m'a plu !
Et le Goncourt on s'en fout...
Te connaissant un peu, s'il t'a plu je vais peut-être l'acheter !
Bien d'accord pour le Goncourt, mais pour ceux qui l'ont, c'est le gros paquet assuré !
Quant à laisser le bateau au mouillage, et partir longtemps, je l'ai souvent fait disons entre les deux tropiques, sans pb, question de chance peut-être ? Chaque fois, quelqu'un de confiance (qu'on connaissait peu mais au feeling...) était chargé de jeter un oeil et on n' a jamais eu de mauvaise surprise.
De mémoire, au Vénéz' dans des coins où on n'ose plus aller mettre la quille aujourd'hui (Mochima, Porlamar, Puerto de la Cruz, Testigos).
Aux Antilles au Marin et à l'anse Mitan.
Au Panama à Linton, en Equateur à Salinas.
Mais pas au Chili, comme tu dis passé 40°S, ça paraît bien hasardeux.
Même plus haut, pour aller visiter la Bolivie, on l'avait laissé sur un corps-mort à Iquique, devant le club nautico local.
Le voyage en bateau, c'est super, mais faut pas en être esclave non plus, parce qu'il y a plein d'endroits à voir au delà du littoral... et les ports deviennent hors de prix !
- iff
Re: Isabelle Autissier, l'écrivaine
Dim 11 Oct 2015 - 12:05
Il y en a plusieurs à 10 € sur coincoin...
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